Garde la coutume, et la coutume te gardera
Une exposition en ligne montre comment les juifs se sont battus pour préserver les rites de Pessah même dans les périodes les plus tourmentée
Il y a eu un avant, un pendant et un après Shoah pour la communauté juive d’Europe. D’une existence relativement normale, celle-ci a connu l’horreur des camps de la mort et l’angoisse de devoir se cacher, puis le temps de la reconstruction. Une exposition mise en ligne par Yad Vashem montre au travers de photos, artefacts et témoignages vidéo, comment les juifs préparaient et observaient Pessah au cours de ces différentes époques. Intitulée Et vous raconterez à vos enfants : la fête de Pessah avant, pendant et après l’Holocauste, cette rétrospective unique est présentée en hébreu, en anglais et en espagnol.Ces images sont particulièrement émouvantes. Sur certaines, datées de 1936, on voit des ouvrières de l’usine de matsot Herzog à Berlin s’affairer autour de centaines de piles de galettes de pain azyme, prêtes à être achetées par autant de familles. Mais seulement sept ans plus tard, en 1943, c’est une tout autre image, glaçante celle-là, qui s’offre à la vue du spectateur : prise à Lodz et titrée Cuire de la matsa en cachette, elle montre des hommes et des femmes s’entassant dans une cave en pierre, quelques amas dérisoires de matsot à leurs pieds. Le boulanger, recouvert de cendres, fixe intensément l’objectif.
Autre cliché, autre pan d’histoire : le 9 avril 1946, des hommes et des femmes échoués au sein d’un camp de personnes déplacées en Allemagne, célèbrent le séder de Pessah. Le somptueux apprêt de la table, avec sa vaisselle en porcelaine de Chine, ses verres remplis de vin, ses fleurs et ses chandeliers, contraste avec les visages graves des convives, réunis dans ce lieu sinistre.Selon Dana Porath, directrice du département Internet de Yad Vashem, le contenu de l’exposition permet de se rendre compte à quel point le quotidien des juifs a été bouleversé en peu de temps. « Au sentiment d’optimisme général qui prédominait, succèdent l’époque dramatique de la Shoah et ses souffrances inouïes, impossibles même à imaginer pour nous. Et l’on voit comment les juifs ont tenté, au prix d’efforts indescriptibles, de maintenir leur humanité, mais aussi leurs coutumes et leurs traditions. Je présume qu’à cette période dramatique, la notion de la délivrance et de liberté prenait une tout autre dimension ». Pour Dana Porath, les témoignages vidéo les plus émouvants sont ceux des survivants qui racontent le séder dans le ghetto de Varsovie, juste avant son soulèvement. « Impossible de ne pas être saisi par la force et le courage de ces gens », note-t-elle.Cette exposition en ligne s’inscrit dans les efforts continus de Yad Vashem pour développer son impact sur les médias sociaux – YouTube, Facebook, Twitter, Instagram, Pinterest –, et proposer des expositions en ligne montrant comment les juifs célébraient les différentes fêtes avant et après la guerre. Le musée poste également depuis 2008 des témoignages vidéo de survivants de la Shoah sur YouTube. Aujourd’hui, Yad Vashem possède plusieurs pages sur la plateforme, ainsi que des sites Internet en sept langues. « Les médias sociaux offrent des possibilités sans précédent pour la préservation de la mémoire de la Shoah », se félicite Dana Porath. L’exposition en ligne est accessible à l’adresse suivante : www.yadvashem.org/yv/en/exhibitions/passover.
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